Partir entre femmes en trek en Inde c’est facile!
Quand deux copines décident de partir en vacances en Inde, elles peuvent aller se faire dorer au soleil, faire des visites culturelles, du VTT, du shopping ou boire des cocktails, mais elles peuvent aussi choisir de partir en trek à l’autre bout du monde… Alors pourquoi pas aller marcher dans le massif himalayen? Retour sur notre trek au Ladakh. ET comme quoi partir à deux femmes en trek en Inde c’est possible. On vous raconte tout
Trek dans la vallée de la Markha en Inde
Le trek de la vallée de la Markha n’a rien de technique en soi, si ce n’est l’altitude entre 3000 et 5200 m, mais la beauté du paysage et la culture bouddhiste justifient à elles seules le voyage. C’est ainsi que le choix d’un trek entre filles, en semi-autonomie, au milieu du Ladakh s’est imposé. Un voyage « comme dans un documentaire Arte », les ampoules en plus.
Arrivées à Delhi direction Leh
Juillet 2013, après un détour épuisant par Delhi, nous arrivons à Leh, point de chute de nombreux touristes venus découvrir les merveilles du Ladakh.
Depuis l’avion nous constatons que le paysage survolé est des plus arides, pierres et sol dénudé à perte de vue. L’environnement change quelque peu autour de la ville par le travail de l’homme amenant l’eau de la rivière dans les terres et permettant à la végétation de s’implanter.
Arrivées à Leh à 3500m
À peine sorties de l’avion nous foulons de sol himalayen à 3500m, une altitude peu habituelle pour une ville européenne et pour nous une altitude au-dessous de laquelle nous ne redescendrons pas pendant les deux prochaines semaines. Ville touristique, Leh conserve cependant une ambiance de petite bourgade et contraste agréablement avec l’étouffante Delhi.
Première immersion dans la culture bouddhiste : monastères, gompas et stupas ; un émerveillement à chaque coin de rue. Grimpant à flanc de montagne depuis les rives ombragées de la rivière, la ville représente une étape idéale pour une acclimatation à l’altitude et une découverte de la culture régionale.
Comment choisir où partir en trek au Ladakh?
Après avoir étudié les cartes, nous décidons de jeter notre dévolu sur le trek de la Markha, pour une découverte de la région. Contrairement aux autres touristes accompagnés de guide et de muletiers pour porter leurs bagages, nous mettons toute confiance en nos épaules, nos pieds et notre lecture de la carte topographique pour mener ce trek à bien.
Le trek de la vallée de la Markha
Départ pour la vallée de la Markha
Un altimètre, une carte plus ou moins juste et sacs sur le dos, nous voilà parties pour la première étape de ce trek qui nous mène jusqu’à Yurutse à travers un paysage très minéral. Première expérience de l’altitude et de la chaleur. L’unique maison de Yurutse accueille de nombreux trekkeurs. A 4000 m d’altitude, le lieu est pourtant entouré de cultures d’orge et fait figure d’oasis. Sans comparaison aucune avec les Alpes !
Gestion de l’altitude au Ladakh
Le trek se poursuit à pas de cosmonautes dans des paysages splendides rythmés par le passage des caravanes de chevaux pour atteindre Skyu. Sur la route nous franchissons un col à 4900m : le Ganda La. Pour notre vision alpino-centrée cela est assez étrange de dépasser l’altitude du Mont-Blanc et d’être encore dominées de nombreux sommets, semblant rigoler de nos repères de sommet de l’Europe.
La fin de la deuxième journée fut diluvienne, la possibilité d’un retour à la civilisation effleure nos esprits, soufflée par des locaux qui se souviennent de la catastrophe de 2010, où de nombreux trekkeurs avaient perdu la vie dans des coulées boueuses.
Chaque jour est un nouveau départ et le temps s’étant stabilisé, nous laçons nos chaussures et remontons la rivière de la Markha. Nous franchissons ses très nombreux affluents, bien souvent seulement aidées de nos jambes, du fait de l’absence de pont… Au moment de la traversée la plus engagée, nous nous rappelons que quand même, le pont est une invention des plus ingénieuses et bien utile et aurait évité à Marine de frôler de près la douche intégrale! De même il est assez étonnant de découvrir à deux heures de marche du plus proche village des tentes proposant du thé, dont le fameux « Milk tea », un thé au lait sucré, que nous avons consommé quotidiennement tout au long de nos arrêts.
Le village de Markha au Ladakh
Puis le magnifique village de Markha se dévoile à nous pour la troisième nuit. Situés à la confluence de deux rivières, le village et son monastère sont une halte très agréable. Nous avons été accueillis dans une guets-house tenue uniquement par des femmes, où nous avons pu déguster l’habituel Dhal (plat de lentille) accompagné de légumes et de riz, ce qui sera notre unique menu pendant l’ensemble de ce trek. Le coucher de soleil sur le village et les champs qui l’entourent est un spectacle inoubliable.
Le camp de Tchatchuntse
Durant l’étape suivante nous montons facilement jusqu’au camp de Tchatchuntse par un très beau sentier. Le chemin est, comme depuis le début du trek, jalonné de Stupa, structures sacrées bouddhistes que l’on doit impérativement contourner par la gauche. Le camp de tentes militaires nous permet de ne pas dormir à la belle étoile et de donner un abri à nos têtes remplies d’images magnifiques.
Le camp de Nimaling, nuit la plus haute du trek de la vallée de la Markha 4700m
Le lendemain est suivi d’une montée au camp de Nimaling, nuit la plus haute du trek. Le paysage est surplombé par la présence du Kang Yatse un sommet à 6000 m « facilement accessible ». Cette journée sera également l’occasion de découvrir l’immense générosité des locaux qui n’hésitent pas à proposer à Tanya, souffrant d’une forte fièvre, de finir l’étape à cheval. Le camp de Nimaling étale ses tentes à 4700m sur une jolie plaine où paissent chevaux et yaks, au pied du col de Kongmaru La, point culminant du trek. De notre côté nous passerons là notre nuit la plus proche des étoiles de notre vie, de quoi parsemer nos rêves de sommets enneigés et d’utopie alpine.
Passage du col Kongmaru La à 5300m
L’étape jusqu’à Chogdo est marquée par le passage du col Kongmaru La à 5300m (selon les sources l’altitude diverge, nous avons décidé de retenir la plus haute…)! A 5000 m d’altitude, la montée se fait sentir, mais est vite oubliée une fois au sommet. La descente jusqu’à Chogdo est longue, cependant les changements de couleur des roches, du violet au vert, sont incroyables et concentrent toute notre attention. Les homestays sont moins bondées ici et les gens très accueillants nous permettent de goûter leur « yaourt » maison, fait avec leur unique vache domestique. Fin d’après-midi à se prélasser au soleil avec les amis rencontrés sur le chemin, car l’avantage de ce trek est que l’on croise tout du long les mêmes personnes, ce qui permet de lier contact plus facilement. Au réveil nous constaterons en contemplant les sommets que la neige les a saupoudrés, notamment le col que nous avions franchi la veille : quel timing parfait en notre faveur! (Nous n’aurions pas forcément aimé gravir le chemin jusqu’à 5300m sous la neige et le froid.)
Direction Hemis et son monastère bouddhiste
La dernière étape nous amène par gravité à Hemis, connue pour son imposant monastère bouddhiste. Si vous avez le temps, il est possible de dormir dans le monastère lui-même, et de bénéficier encore plus de l’ambiance de retraite bouddhiste. Dans tous les cas, il ne faut pas passer à côté de la visite de ce lieu magique. L’atmosphère apaisante et la spiritualité qui imprègnent ce lieu sont un vrai bonheur à la fin du trek.
Pour conclure ce trek
Le trek de 7 jours remontant la vallée de la Markha est des plus dépaysants, et reste facile à réaliser en mode sac à dos. Nous avions opté pour les nuits dans les homestays sur le chemin pour plus de rencontres et de contact avec les habitants. Nous n’avons pas été déçues, mais sachez qu’il est aussi possible de le faire en complète autonomie avec tente.
Le chemin, sans grandes difficultés techniques, est généralement bien tracé et on y est rarement seul. Reste que pour des habituées des cartes IGN, les cartes indiennes sont légèrement déroutantes. Les premières surprises passées, on apprend à remettre en doute les informations; chose rare avec nos cartes IGN.
La religion bouddhiste imprègne les lieux et la population. Les rencontres nous font découvrir un peuple souriant, aidant et accueillant. (ce qui donne un grand côté positif à ce secteur.)
Cette aventure donne envie de découvrir d’autres endroits du massif himalayen indien comme le Zanskar, qui étant plus éloigné de Leh reste plus sauvage.
Nous garderons longtemps à l’esprit ces drapeaux de prières volant sur fond de vallée désertique et de sommets éternellement enneigés
Texte et photographie de ce Trek au Ladakh : Tanya NAVILLE et Marine QUIERS
Article publié dans le numéro 61 du magazine Escape.
Déjà 2 ans que nous sommes revenues avec Marine de 3 semaines en Inde avec trek au Ladakh en autonomie à la clef, dans la vallée de la Markha .
Nous avons vraiment bien profité de la vallée de la Markha et de l’atmosphère des alentours de Leh, et visiter aussi Manali, le Taj Mahal…
Quelques photos de ce Trek au Ladakh
Pour revivre ce trek au Ladakh retrouvez ci-dessous un diaporama: